Rev&Sens

Les territoires de montagne proches des grandes agglomérations connaissent une fréquentation croissante incluant des mutations profondes. Ils offrent donc un terrain privilégié pour analyser l’évolution du rapport au vivant dans un contexte de transitions socio-écologiques. Ancré dans une démarche de science transformative, le projet Rev&Sens a pour objectif l’élaboration et l’analyse d’un nouveau dispositif de médiation environnementale (Faget, 2010) dans ces territoires de moyenne montagne.

Dans le prolongement du projet RECIT’M2 qui s’appuyait sur des récits et des contes pour sensibiliser aux enjeux environnementaux, Rev&Sens explore cette fois l’usage de l’image en mouvement à travers la création d’une vidéo de 20 à 30 minutes. Cette vidéo porte plusieurs objectifs : elle se veut à la fois être un outil de médiation, un dispositif de sensibilisation, et un initiateur d’imaginaire. Elle s’appuiera sur un récit pour favoriser l’ancrage émotionnel et l’ouverture de la perception du vivant en moyenne montagne.

Ce projet s’appuie sur plusieurs éléments de la littérature scientifique tels que les travaux interdisciplinaires sur les transitions socio-écologiques (Audet, 2015; Chambru et al., 2024; Coulbaut-Lazzarini, 2022; Hartigh, 2013; Laigle, 2013; Lebreton et Vindimian, 2017) et les liens à l’environnement (Paillet, 2009).

Le protocole utilise la captation d'images et de sons d'espèces végétales et animales en moyenne montagne, notamment dans les massifs des Bauges, de la Chartreuse et de Belledonne. La narration et la réalisation de la vidéo sera assurée par une collaboration entre deux stagiaires (l’une spécialiste de la création audiovisuelle, l’autre en communication publique) et les deux chercheurs du projet. Cela permettra d’assurer la présence d’éléments scientifiques rigoureux et une dimension narrative forte. La vidéo sera présentée sous forme d’extraits aux participants avant leur randonnée pour à la suite pouvoir évaluer les effets de ce visionnage au travers d’une enquête qualitative fondée sur des entretiens semi-directifs réalisés directement sur le terrain.

L'objectif est d'observer comment la mise en scène du vivant influence la perception de l’environnement naturel et favorise une sensibilité à la diversité écologique. Cette étude de réception permettra d’analyser comment la vidéo participe à l'ancrage imaginaire et modifie la manière dont les publics interagissent avec leur environnement naturel. 

Le projet cherche ainsi à introduire un nouvel outil de médiation environnementale en intégrant l’image en mouvement au cœur de la recherche. La création de la vidéo présente trois intérêts majeurs : elle permet tout d’abord une utilisation directe sur le terrain pour accompagner l'enquête qualitative. Elle peut également être utilisée dans le cadre de projections publiques en lien avec des acteurs territoriaux tels que Grand Lac (projet Fauna Flora) ou la métropole de Grenoble. Enfin, elle peut offrir une opportunité de sensibilisation auprès de publics non spécialistes. La vidéo produite pourrait s’inscrire par exemple dans des dispositifs pédagogiques portés par les territoires et contribuer à l’émergence de nouvelles pratiques de sensibilisation aux enjeux du vivant.