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Industries culturelles et créatives, plateformes numériques

Action de recherche 1

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Industries culturelles et créatives, plateformes numériques

L’objectif de cette action de recherche est de s’intéresser non seulement aux industries culturelles et créatives (et de leurs traits constitutifs) mais aussi aux plateformes numériques. Il est question d’envisager ici les rapports existants entre les deux types d’acteurs et, ce faisant, la reconfiguration des filières d’ICC (Industries Culturelles et Créatives) en France et en Europe.

Concernant les industries culturelles et créatives, l’analyse privilégie la filière cinématographique et audiovisuelle mais s’intéresse également à la filière des jeux vidéo, à la filière de la presse et de l’information politique et générale ou encore à la filière de la musique enregistrée. Il s’agit d’appréhender les mutations des conditions de production et de valorisation des biens culturels et informationnels médiatisés en dépassant une perspective technocentrée qui rapporterait celles-ci à une exclusive détermination technique.

Ainsi, l’évolution des métiers comme celle des réseaux de co-opération professionnelle, l’évolution du cadre juridique comme celle des clauses contractuelles, l’évolution des formats, des genres et normes esthétiques comme celle des pratiques de réception sont ici considérées déterminantes dans la configuration des situations de communication auxquelles ces biens donnent lieu. C’est précisément la prise en compte de cette pluri-factorialité qui manifeste la « multidimensionnalité » des travaux relevant de cette action de recherche.

En ce qui concerne les plateformes numériques, ce sont les mécanismes ou facteurs décisifs intervenant dans leur émergence puis leur développement qui sont interrogés : ce faisant, « l’économie des données » se retrouve au cœur de la recherche. Celle-ci est porteuse d’enjeux forts, les données numériques se révélant être à la fois un facteur de production de premier ordre et des ressources cessibles sur des marchés dont la valeur ne cesse de croître. En outre, celles-ci alimentent des dispositifs de traitement algorithmique qui occupent une place appelée à être centrale dans les ICC. Conçus pour une automatisation des stratégies d’appariement et de mise en visibilité des produits culturels et médiatiques, ils sont en effet devenus les moteurs invisibles (et invisibilisés) d’une mutation de l’accès aux contenus sur Internet mais aussi des outils d’aide à la prise de décision éditoriale de plus en plus répandus ou alors des instruments décisifs dans le formatage des œuvres industriellement produites.
Il s’agit par conséquent de mieux appréhender les médiations qu’ils produisent, leur action et les effets de celle-ci sur l’organisation des filières, par l’étude des modalités de leur production ainsi que par l’étude des pratiques (de production comme de réception) qu’ils conditionnent.

Enfin, il s’agit d’éclairer la façon dont ces acteurs industriels métonymiquement nommés « plateformes » fondent leur modèle économique sur un amalgame des activités communicationnelles et des activités productives, une coïncidence, recherchée, des rapports de communication et des rapports de production, toute utilisation des dispositifs en ligne donnant lieu à une production de données.

Coordination

Publié le 9 décembre 2020

Mis à jour le 19 janvier 2024