Aller au contenu principal

DemoCIS

Démocraties, citoyenneté et institutions face aux transformations des espaces publics

Recherche

Partenaires projet DémoCIS
Partenaires projet DémoCIS

La crise démocratique multifactorielle (montée de l’abstention, défiance à l’égard du personnel politique, polarisation des sociétés, désordres informationnels…) confronte nos sociétés au défi de la (re)construction du commun face à des espaces publics fragmentés. Pour y répondre, le projet Democracies, Citizenship and Institutions facing the transformations of public Spheres (Démocraties, citoyenneté et institutions face aux transformations des espaces publics − DemoCIS) vise à explorer les mutations et les défis auxquels les démocraties sont confrontées dans un monde en constante évolution.

Le projet DemoCIS, piloté par l'Université de Lille, s’attaque aux défis majeurs auxquels nos démocraties font face aujourd’hui : montée de l’abstention, défiance envers les institutions, polarisation sociale, et désordres informationnels. Il ambitionne de répondre à ces enjeux par des approches interdisciplinaires, intégrant innovation démocratique, exploration des nouveaux espaces de citoyenneté, lutte contre la polarisation et renforcement de l’État de droit.

Avec un financement de 9 millions d’euros dans le cadre de France 2030, DemoCIS rassemble 336 chercheurs issus de disciplines variées en sciences humaines et sociales. 

Le défi 3 dans lequel le GRESEC est engagé est intitulé « Agir contre la polarisation des sociétés et le désordre informationnel : transmission de l’information et des connaissances. »


La diffusion involontaire (mésinformation) ou intentionnelle (désinformation) d’informations fausses, ainsi que la malinformation (diffusion à des fins malveillantes de contenus qui se fondent sur la réalité), constituent, aux côtés des bulles de filtre (Pariser, 2011), des chambres d’écho ou des bulles épistémiques (Nguyen, 2020), ce que le Conseil de l’Europe définit comme des désordres informationnels (Wardle et Derakhshan, 2017). Ces phénomènes, dont certains résultent de biais algorithmiques et de biais socio-cognitifs inconscients, d’autres relèvent de stratégies concertées d’acteurs poursuivant des objectifs de propagande (Voirol, 2017 ; Bennett & Livingstone, 2018) sont considérés comme un risque mondial majeur. Ils menacent la cohésion démocratique, renforcent la polarisation et affaiblissent la participation citoyenne (Clawson, 2021), posant ainsi un risque majeur pour nos sociétés (Vīķe-Freiberga et al., 2013 ; Hunter, 2023). Les recherches ont mis en lumière comment les médias contribuent à la polarisation du débat public, et comment le web, les réseaux sociaux et les producteurs d’information redéfinissent les modes de production et de diffusion en modifiant le « régime médiatique » (Cesarini et al., 2024). Mais examiner ces phénomènes sous l’angle du seul développement des réseaux socio-numériques, de l’intelligence artificielle ou des logiques algorithmiques dans les industries du discours fait courir le risque d’en proposer des explications technocentrées voire déterministes. Les recherches récentes identifient en effet plusieurs dimensions des désordres informationnels. La première est le contexte historique et sociopolitique dans lequel se déploie l’information : les transformations des espaces publics, la perte de confiance dans les institutions, et les inégalités sociales rendent certaines populations vulnérables (Macedo-Rouet, 2022 ; Pennycook, 2021 ; Ronzani et al., 2024 ; Zilinsky et al., 2024), et ce d’autant plus dans une société valorisant la “singularité” (Reckwitz 2021). 


En adoptant des approches méthodologiques complémentaires combinant enquêtes quantitatives à grande échelle, recherche participative et enquêtes de terrain, en combinant les approches de la sociologie, de la sémiologie, de l’analyse du discours et de l’analyse historique avec une approche écosystémique intégrée, le Défi 3 vise à éclairer ces phénomènes complexes et ainsi renforcer la résilience démocratique.

 

Les axes du défi 3 : Agir contre la polarisation des sociétés et les désordres informationnels Inna Lyubareva (IMT) et Paola Pietrandrea (Ulille STL)

  • 3.1. Les dynamiques de l’écosystème du (dés)ordre informationnel, Christine Balagué (IMT) et Axel Boursier (CY)
  • 3.2 Détection des risques systémiques et développement d’indicateurs et d’outils de surveillance, Inna Lyubareva (IMT) et Emmanuel Marty (UGA)
  • 3.3. Nouvelles formes de rapport aux savoirs et rôles de l'expertise dans les démocraties, Angèle Stalder (Lyon 3) and Paola Pietrandrea (ULille, STL)
     

 

Télécharger

Responsable scientifique

Julien TALPIN (Univ. Lille)

Membres associés du Gresec

Emmanuel MARTY (co-coordinateur axe 3.2)

Lucie ALEXIS

Marie CAMBONE

Jean-Marc FRANCONY

Guylaine GUERAUD-PINET

Maria HOLUBOWICZ

Ilia KIRIIA

Benoit LAFON

Zhuoran MA

Emma ORSOLINI

Lucien PERTICOZ

Lorreine PETTERS

Chloë SALLES

Laurie SCHMITT
 

Publié le 9 mai 2025

Mis à jour le 9 mai 2025